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Les villages détruits

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Le village détruit de Fleury-devant-Douaumont

Avant la Première Guerre mondiale, Fleury-devant-Douaumont est un village dont les 422 habitants, en 1913, vivent principalement de l'agriculture céréalière et du travail du bois.

Les principaux conflits qui se sont déroulés dans la région, guerres révolutionnaires et d'empire, guerre de 1870 n'ont pas atteint le village, situé sur des hauteurs boisées. Après 1870, une voie ferrée est construite entre Verdun et Douaumont qui passe par Fleury. Un certain nombre d'ouvrages défensifs voient le jour dans le secteur (l'Empire allemand depuis 1871 s'étend alors sur une partie de la Lorraine, la frontière se situant désormais à une quarantaine de kilomètres à l'est de Fleury) : la redoute de Souville, les forts de Tavannes et de Froideterre et plusieurs ouvrages annexes. La commune voit alors passer nombre de soldats et d'ouvriers. En août 1914, les régiments de Verdun passent par Fleury pour se rendre dans la plaine de la Woëvre. Avec la bataille de la Marne, en septembre 1914, le front se fixe à quelques kilomètres au nord-est du village. Durant l'année 1915, il fait partie de la zone fortifiée de Verdun et de nombreux soldats y cantonnent.

Le 21 février 1916 débute la bataille de Verdun. Le village est réveillé par les tirs d'artillerie préparatoires à l'assaut allemand. L'ordre est donné d'évacuer le village, sous la neige. Le 25 février le fort de Douaumont tombe aux mains des Allemands, qui ont désormais une vue sur le village bombardé. Le 7 juin, le fort de Vaux tombe à son tour. La ligne de front passe désormais par la commune et Fleury, entre le fort de Souville et l'ouvrage de Froideterre, devient une position clé qui peut permettre aux Allemands de percer en direction de Verdun. De juin à août, le commandement allemand lance plusieurs offensives sur cette partie du front. En deux mois, le village est pris et repris 16 fois par Français et Allemands. Le 23 juin, les Allemands lancent plusieurs milliers d'obus sur le village, dont certains au gaz, bombardement suivi par une offensive des meilleures troupes impériales, la Garde bavaroise et l'Alpenkorps. Pour tenir la position, les hommes du 121e bataillon de chasseurs à pied se sacrifient. Les Français tentent également de contenir l'attaque en engageant leur aviation qui procède à des mitraillages au sol. La 260e brigade a pris la relève et d'âpres combats se déroulent pendant plusieurs jours sur quelques hectares seulement. Le village est pris le 23 par les Allemands, repris le lendemain par les Français et de nouveau le surlendemain par les Allemands.
Le 11 juillet, les Allemands réussissent à prendre la Poudrière, un dépôt de munitions avancé enterré qui était destiné à alimenter les forts environnants. Certains soldats allemands parviennent jusqu'au Centre D, un petit ouvrage de défense terrassée. Ce point marque l'avancée allemande maximale en direction de Verdun.

Du 13 juillet au 5 août, d'intenses combats se déroulent autour du village en ruines. Dans la nuit du 17 au 18 août 1916, le régiment d'infanterie coloniale du Maroc lance un assaut et reprend définitivement le village. Avec les zouaves et les tirailleurs de la 38e division d'infanterie, ils combattaient depuis 10 jours sur le territoire de la commune.Situé sur le secteur de Verdun, le village disparaît totalement sous l'acharnement des pilonnages des obus français et allemands.

En 1918, le village est déclaré « mort pour la France ». C'est l'un des neuf villages détruits lors de la bataille de Verdun. Le relief tourmenté du sol de la commune témoigne encore de l'énorme quantité d'obus reçue.
En 1916, la commune normande appelée Allemagne change son nom en Fleury-sur-Orne en l'honneur du village détruit. Plusieurs villages de Bavière ont une rue nommée Fleury, nom donné en l'honneur des soldats de la Garde bavaroise tombés lors des assauts sur le village.


Le village détruit de Douaumont : lieu de la capture du capitaine de Gaulle 

Dans une lettre du 8 décembre 1918, adressée à son ancien colonel, Charles de Gaulle revient sur les circonstances de sa capture : « Voyant que l’ennemi accablait de grenades le coin où je me trouvais avec quelques hommes et que, d’un moment à l’autre, nous allions y être détruits sans pouvoir rien faire, je pris le parti d’aller rejoindre la section Averlant. Notre feu me paraissait avoir dégagé de boches un vieux boyau écroulé qui passait au sud de l’église. N’y voyant plus personne, je le suivis en rampant avec mon fourrier et deux ou trois soldats. Mais, à peine avais-je fait dix mètres que dans un fond de boyau perpendiculaire, je vis des boches accroupis pour éviter les balles qui passaient. Ils m’aperçurent aussitôt. L’un d’eux m’envoya un coup de baïonnette qui traversa de part en part mon porte-cartes et me blessa à la cuisse. Un autre tua mon fourrier à bout portant. Une grenade, qui m’éclata littéralement sous le nez quelques secondes après, acheva de m’étourdir. Je restai un moment sur le carreau. Puis, les boches, me voyant blessé, me firent retourner d’où je venais et où je les trouvais installés… En ce qui me concerne, le reste ne mérite plus aucune considération. » Le court récit du capitaine de Gaulle transmet pleinement l’atmosphère dramatique de la destruction de sa compagnie. Pour comprendre comment de Gaulle et ses hommes ont pu se retrouver encerclés et submergés, il convient de revenir sur les modalités et conditions d’engagement du 3e bataillon du 33e R.I. dans le village martyr de Douaumont, le 2 mars 1916.

La bataille allumée depuis le 21 février par la V. Armee du Kronprinz Guillaume, dans le secteur de Verdun, s’apparente rapidement à une dévoreuse d’hommes. Pour contenir la poussée adverse, le commandement français effectue de nombreux prélèvements sur le reste du front de France. C’est dans ce contexte que, le 25 février, le 33e R.I. du lieutenant-colonel Boud’hors, dont la 10e compagnie a pour capitaine un certain Charles de Gaulle, quitte l’Aisne en direction de la Meuse. Le 1er mars, l’unité reçoit ordre de relever le 110e R.I., dans le secteur « chaud » du village de Douaumont, entre le Calvaire (route Douaumont-Bras, à 800 m ouest de Douaumont) et l’ouvrage en dent de scie (sud-est de Douaumont) du fort de Douaumont.

L’opération ne devant s’effectuer qu’à la nuit, pour d’évidentes raisons de discrétion, le lieutenant-colonel profite des dernières heures avant la manœuvre pour se renseigner sur sa future zone de combat. Les contacts pris avec les officiers du 110e R.I. et le commandant de la 4e brigade, malgré les assurances données, lui causent quelques inquiétudes. Pour obtenir une appréciation juste et objective de la situation, il sollicite le capitaine de Gaulle, son ancien adjoint. Il réalise une reconnaissance minutieuse sur le terrain. Son rapport est sans équivoque. Si la liaison à gauche, avec le 146e R.I. est assurée, elle ne l’est aucunement à droite. Sur cette dernière aile, le contact devrait être établi avec une unité de Zouaves. Or le capitaine de Gaulle estime la brèche dans la continuité des lignes françaises, à 700 mètres. Pire, le « trou » se situe juste au niveau du fort de Douaumont, dans lequel, toujours selon l’avis du capitaine de Gaulle, l’ennemi effectue des concentrations en vue d’une attaque imminente.

Bien que convaincu par les dires de son subordonné, le colonel du 33e R.I. n’a qu’une faible marge de manœuvre. Il se contentera de faire transmettre ces renseignements au niveau de la brigade, mais ne peut aucunement sursoir à la relève. A leur arrivée dans les tranchées de premières lignes, les hommes du 33e R.I. sont très surpris par la nature des positions : pas de tranchées mais de simples trous d’obus reliés les uns aux autres par des boyaux peu profonds et hâtivement creusés. On est loin des organisations du front de l’Aisne avec ses multiples lignes de défenses avec fils de fer et tranchées au tracé parfaitement étudié. En outre, la situation tactique du 33e R.I. est mauvaise, comme le signale le lieutenant colonel Boud’hors : 
« nos premières lignes n’ont aucune vue et que, devant elles, un dos d’âne empêche de dépister ce qui se passe en avant d’elles et, en particulier, dans ce ravin dont la tête aboutit près de l’église de Douaumont ». Les deux lieux évoqués par l’officier sont le massif du Chaufour et le ravin de Helly. La 10e compagnie du 33e R.I. relève la 12e compagnie du 110e R.I., dans la partie gauche du village, où se situe l’église. L’emplacement du poste de commandement du capitaine de Gaulle n’est pas connu avec certitude. Toutefois, on peut avancer l’idée que, placé quelques dizaines de mètres en retrait de la ligne de feu, il se situe dans une cave ou un bâtiment en ruines du village de Douaumont. Au-delà de l’église, dans les différents replis de terrain, les troupes allemandes fourbissent leurs armes. Les 5. et 6. Infanterie-Divisionen du III. Armee-Korps ont pour mission de s’emparer, le 2 mars, du village de Douaumont.

Aux premières lueurs du jour, le Trommelfeuer allemand s’abat sur l’infanterie française. D’une redoutable efficacité, il a marqué de manière indélébile l’esprit du lieutenant-colonel Boud’hors : «
 Dès 6 heures 30, bombardement effroyable d’artillerie lourde uniquement (380, 305, 210, 150, 105) dru et serré, sans interruption, sur toute la largeur du secteur et sur une profondeur de trois kilomètres. […] toute liaison vers l’avant comme vers l’arrière est impossible ; tout téléphone est coupé ; tout agent de liaison envoyé est un homme mort. Malgré cela, il faut pourtant savoir et on envoie toujours et toujours - et cela en vain jusque vers 17 heures du soir, des agents de liaison qui ne reviennent pas. » Les pertes sont extrêmement lourdes. A la 10e compagnie, les hommes aptes à résister ne sont plus que quelques dizaines. En début d’après-midi, les troupes d’assaut allemandes surgissent du ravin de Helly, pour se porter à l’assaut des lignes du 3e bataillon du 33e R.I. L’ensemble des compagnies parviennent à repousser toutes les tentatives allemandes. A peine le capitaine de Gaulle a-t-il la satisfaction de voir que ses hommes, isolés, abrutis par le bombardement et entourés de camarades morts et blessés, mènent une résistance héroïque qu’il aperçoit des troupes allemandes, déboulant à quelques mètres de son poste de commandement. Il n’est pas long à comprendre que ces Allemands sont parvenus à s’engouffrer par le flanc droit découvert du 33e R.I. Ils investissent par le sud-est le village de Douaumont, vide de défenseurs puisque les premières lignes françaises sont situées à une trentaine de mètres en avant du village. Avec la poignée de soldats attachés à son modeste « état-major », le capitaine décide de tenter de rallier le gros de ses hommes, en tentant une percée vers le nord, pistolet au poing. C’est alors qu’à l’image de nombreux survivants français, il est fait prisonnier, quelque part entre la grande rue est-ouest de Douaumont et l’église.

Les villages détruits de Bezonvaux et d'Ornes :

En septembre 1914, le front dans cette région est tenu par la 67ème division . Ornes, Vaux, Abaucourt sont dans nos ligne. A la fin de l'année 1914 et en 1915, l'ennemi qui occupe les jumelles d'Ornes, bombarde sporadiquement le village de Bezonvaux. Cette situation perdure jusqu'à la date de I'attaque du 21 février 1916.

A la date du 24 février 1916, Ornes est resté en dehors de la bataille, mais depuis 7 heures du matin, le village subit des attaques incessante . massé vers 17 heures sur la route d'Ornes aux Chambrettes, l'ennemi se déploie face au village, à cheval sur cette route. A 18 heures se voyant serré de trois côtés, le commandant de la garnison évacue Ornes et rallie Bezonvaux . là se tient le 44ème RI qui s'est rétabli sur le front de Bezonvaux, bois de Maucourt. L'abandon de !a Woëvre fait apparaître I'ennemi sur la route Bezonvaux chemin de Douaumont et grâce au tirs de barrage qui isolent le village, son infanterie progresse . les défenses improvisées tombent une a une. 25 février 1916, le 4ème B.C.P. et le 44ème RI résistent désespérément dans le village. Vers 17 heures, sous l'effort ennemi qui redouble, les lignes craquent, et c'est pied à pied que le bataillon défend le village. Le cercle de l'ennemi s'est peu à peu resserré et à la tombée de la nuit, après que les défenseurs ont presque tous succombé, Bezonvaux est investi. Le même jour, le fort de Douaumont est pris. Les troupes françaises se replient sur Fleury.

De mars à juillet, les troupes allemandes animées par une volonté de fer, vont tenter de franchir les hauteurs qui les séparent de Verdun. Cette progression plus lente que celle prévue par leur état-major va se stabiliser à partir de la mi-juillet. Il faut noter qu'à ce moment, le front de la Somme monopolise les réserves en hommes et en munitions.

Dès le début de 1916, tous ces habitants découvrent la violence des combats modernes. Leurs biens endommagés, ils sont condamnés à l'exode. Et c'est avec au coeur l'espoir de"rentrer un jour au pays" qu'ils consentent au déchirement qu'engendre l'abandon de leur patrimoine. Car ces hommes et ces femmes sont farouchement attachés à leur terre, peu généreuse certes, ayant longtemps exigé un dur labeur mais qui n'en demeure pas moins celle de leurs racines.

Dans leur misère de réfugiés, la perspective de retrouver le bonheur d'antan sera pour eux un soutien précieux. Hélas, en 1918 la réalité est toute autre, les séquelles des combats sont trop importantes, les risques d'explosion trop grands pour espérer la reconstruction. Ce paysage de désolation ne pourra plus être un havre d'accueil. Il ne leur reste rien, sinon le désarroi auquel ils vont tenter de porter remède en oeuvrant pour la reconnaissance nationale et la survie de leur commune par un moyen juridique. Aussi, font-ils pression sur les élus locaux, les parlementaires et les ministres, s'adressant même à Raymond Poincaré, meusien d'origine et Président de la République.

Des mesures sont prises. Dès 1919, une loi dote chaque village détruit d'une commission municipale et d'un président dont les pouvoirs et les prérogatives sont ceux d'un maire. Suivent alors la construction, entre les deux guerres, d'une chapelle-abri et d'un monument aux morts où sont inscrits, comme dans toutes les communes de la France, le nom de leurs enfants morts pour la patrie et le texte de la citation à l'ordre de l'Armée que le gouvernement a décernée par arrêté. Trois fois par jour, l'angélus rappelle aux visiteurs que sur ce site recouvert de forêts d'où émergent les pierres levées du souvenir, des villageois vivaient aux accents de la chrétienté.

5 autres villages viennent complétés cette liste : Vaux, Louvemont, Beaumont, Cumières et Haumont
Accés libre et gratuit

Horaires et tarifs